Jacques Villeglé - La couleur déchirée

Collage - Encre de Chine - Effaceur - sur Canson 50 cm x 50 cm
Il restait de mon collage du concours "Couleurs de Bretagne" à Châteaugiron le 18 mai, des feuilles de papier non utilisées. D'où l'idée de représenter le quimpérois "archéologue de la rue", Jacques Villeglé, sur ces morceaux de papier où son nom est mentionné. Des oeuvres de lui étant exposées au Fond Régional d'Art Contemporain de Bretagne à Rennes.

Artiste breton né en 1926 à Quimper et actuellement résidant temporaire à Saint-Servan, À la Libération, il s’inscrit à l’École des Beaux-arts de Rennes, pour devenir architecte. Début 1945, il rencontre Raymond Hains (1926-2005), originaire de Saint-Brieuc. Ils se retrouvent à Nantes où l’animation du port leur donne envie de filmer. Mais comment restituer les sensations premières, même en peinture. Il en arrive à l’idée de l’appropriation. Il découvre le Paris de l’immédiat après-guerre. A partir des lacérations d’affiches, des déchirures aux multiples couleurs, images du délabrement, Villeglé commence à voir la ville se transformer en Musée. "En prenant l’affiche, je prends l’histoire."
Son œuvre devient une mémoire de la société française, de l’après-guerre à aujourd’hui. De la même façon que Balzac créa la comédie humaine, Villeglé observe toute une comédie urbaine où les murs auraient pris la parole. De nombreux cinéastes de la Nouvelle Vague feront également référence à Balzac : Claude Chabrol, Jacques Rivette et François Truffaut — également chapardeur d’affiches et de photos de cinéma pendant son enfance.
Quant au flâneur, au XXe siècle, il devient surréaliste. Sur le chemin les objets lui font signe. Puis situationniste. Villeglé donne pour titres les noms des rues, des numéros des maisons d’où elles furent arrachées
Daniel Buren à dit : "L’originalité de Hains et Villeglé était de faire de grandes peintures abstraites sans toucher un pinceau." 

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