Charles Baudelaire - Recueillement

Acrylique - painter - toile 50 cm x 50 cm
Portrait de Charles-Pierre Baudelaire d'après une photo d'Etienne Carjat située en 1862.
Baudelaire occupe une place considérable parmi les poètes français pour un recueil certes bref mais qu'il aura façonné sa vie durant : Les Fleurs du mal.
Comme le suggère le titre de son recueil, Baudelaire hérite de la vision du poète en marge de la société humaine, plus près de Dieu ou de Satan que du monde terrestre qui tente de tisser des liens entre le mal et la beauté. Ce refus du monde matériel s'incarne dans une imagerie où les mouvements ascendants - symbolisant le spirituel, le mystique et le génie artistique - s'opposent aux «miasmes morbides» de la Terre, à la chute dans le néant et au poids du Spleen et du Temps. Cette lutte entre le haut et le bas, entre l'Idéal et le Spleen, est la trame des Fleurs du Mal.

J'ai retenu les trois derniers vers de son poème écrit en 1857 "Recueillement" et en imitant son écriture.

Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille.
Tu réclamais le Soir ; il descend ; le voici :
Une atmosphère obscure enveloppe la ville,
Aux uns portant la paix, aux autres le souci.

Pendant que des mortels la multitude vile,
Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci,
Va cueillir des remords dans la fête servile,
Ma douleur, donne-moi la main ; viens par ici,

Loin d'eux. Vois se pencher les défuntes Années,
Sur les balcons du ciel, en robes surannées ;
Surgir du fond des eaux le Regret souriant ;

Le Soleil moribond s'endormir sous une arche,
Et, comme un long linceul traînant à l'Orient,
Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche. 


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